La petite voleuse de baisers

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La petite voleuse de baisers
Auteur : Jean-Louis Aisse
Arrangeur : Jean-Didier vander Vorst
Compositeur: Jean-Didier vander Vorst

Il y avait une kleptomane
D’un genre un peu particulier :
L’objet de ses larcins idoines
C’étaient les patins, les baisers ;

Elle en dérobait, la drôlesse,
A la faune mâle du quartier ;
C’était sa manie, sa faiblesse,
A la petite voleuse de baisers ;

Mais un beau jour un imbécile,
Un pisse-vinaigre à peine léché,
S’en fut porter plainte au civil
Contre la p’tite voleuse de baisers ;

On fit enquête près des témoins,
Remontant la route jalonnée
Du Petit Poucet des patins
Jusqu’à la voleuse de baisers ;

Quand la Police fit irruption,
Cherchant les poutous maraudés,
Elle trouva toute une collection
Chez la p’tite voleuse de baisers ;

Il y en avait de toutes espèces :
De patrons, de poètes, de curés,
De notaires ou d’archiduchesses
Et même d’autres voleurs de baisers !

Les képis noirs restèrent pantois
Devant ce recueil singulier
Mais elle, baissant les yeux, souffla :
Je n’en ai pas de policier…

Au premier Pandore qu’elle avise
Elle colle sa lèvre charnue
Vous jugerez de la surprise :
Il n’en est toujours pas revenu !

Le baiser fit l’effet d’une bombe :
Le poulet comprit, étonné,
Qu’un baiser auquel on succombe
C’est aussi un baiser donné ;

Comme il se fait qu’le commissaire
A force de courir les voleurs
Etait resté célibataire
Et que ça lui fendait le coeur ;

Il épousa en justes noces
Celle qu’il venait arrêter
Ils vécurent heureux comme des gosses
Et eurent de nombreux baisers ;

Tout compte fait c’est mieux ainsi :
Pensez au chantier infernal
Si pour défense et alibi
Elle avait embrassé tout l’tribunal ! ! !