Biographie

01C’est l’histoire d’un rêve qui a patienté quelques années, comme une bouteille qu’on oublie en cave et qu’on redécouvre un peu par hasard, après qu’elle ait mûri. C’est un rêve qui commence dans l’enfance, dans le salon familial. La radio paternelle – celle à laquelle il est strictement interdit de toucher en l’absence du père – fera découvrir à Jean-Louis Aisse, au retour de l’école et avant celui de ses parents, ses premiers émois en chansons. C’est Brassens, Brel, Nougaro, qui soulèveront ses premières admirations. Tout petiot qu’il est, il sent comme une fraternité de galère chez ces trois-là, une connivence de la rame, une proximité de destinée humaine qu’il ne sent pas chez ses congénères hauts comme trois pommes.

Et puis un jour, dans l’autocar de ramassage scolaire, c’est le choc! Le conducteur du bus a allumé la radio, qui déverse par vagues une bossa-nova sur laquelle Nougaro a peint quelques-unes de ses é-mots-tions: Jean-Louis Aisse est foudroyé vif par « Tu verras ». Tout adolescent qu’il est, tout vierge qu’il est de liens amoureux, et a fortiori de ruptures, il reconnaît dans l’intensité désespérée des vers de Nougaro une communauté de chemin qui lui apportera cette certitude: quelque part, un jour ou l’autre, il faudra que sa vie s’articule autour de la chanson. Pour l’instant, Jean-Louis Aisse n’en est qu’aux poèmes d’adolescence, aux carnets secrets, aux premiers accords de guitare (Majeur, mineur, septième!).

Mais voilà qu’à l’autre bout de la planète un événement vient indirectement bouleverser le cours de sa vie: 11 septembre 1973: coup d’Etat au Chili. Le sang de ce fils d’exilée espagnole et de bouffeur de curés (Crus, de préférence) ne fait qu’un tour: en quelques mois il apprend la guitare et l’espagnol et se produit partout où il peut dans les fêtes de solidarité qui égrènent alors la vie et la place publique. Victor Jara, les Quilapayun, Violetta Parra, Inti-Illimani: c’est sur leurs accords, leur verbe, leur fougue, leur foi, que Jean-Louis Aisse fait ses premières dents- et ses premiers cors aux doigts.

Bientôt, il est remarqué d’un autre Claude: Claude Semal. Celui-ci anime à l’époque un groupe musical, les « Ateliers du zoning », qui se produit partout là où « ça bouge »: manifestations, fêtes, occupations,… Jean-Louis Aisse rejoint l’aventure jusqu’à sa fin, en 85. Il y fait ses premières armes sur scène, en studio. Et aussi ses premières compositions, ses premiers écrits.

1985: exit les « AZ ». Fin de la fête. On remballe. Le cœur n’y est plus, l’inspiration non plus, les muses se sont rendormies en attendant le prince charmant. Celui-ci n’arrivera que 8 ans plus tard: il sait se faire désirer, le bougre! Et qui est-ce donc, cet olibrius qui prend son temps pour dispenser le baiser fatal? Une fois de plus, Nougaro! Car Jean-Louis Aisse, malgré cette parenthèse sur le plan musical, s’est entretemps lié d’amitié avec le grand Claude. Et c’est au cours d’une soirée un peu arrosée que le franc – on comptait encore en francs à l’époque! – tombe: le prince qu’attendait la muse, c’est lui! Ni une, ni deux: elle se réveille! Et dès le lendemain, allez, hop!: papier, plume, encre: on s’y met! Et c’est le débordement. Tous les mots accumulés dans l’encrier depuis des années ressortent par la plume. Jean-Louis Aisse écrit, écrit, écrit. Au début, par trop-plein; ensuite par hobby; puis par passion; et un jour: par nécessité. Le poisson est ferré: le salut passe par la plume.

Les Ecrits VainsDe ces écrits à foison germe un premier recueil de poésie: Les Ecrits Vains, illustré des splendides dessins de Jean-Claude Salémi. C’est à cette époque que le rêve d’enfance encavé ressurgit à la surface. C’est la rencontre avec Jean-Didier vander Vorst. Le musicien, bien connu pour ses collaborations avec Julos Beaucarne, André Bialek, Maurane, Jofroi,…, va astiquer sa guitare une fois de plus et habiller de musique les textes de Jean-Louis Aisse. Parfois ils composent ensemble; parfois Jean-Didier fait germer des embryons de mélodies apportées par Jean-Louis Aisse. Enfin, Jean-Didier compose aussi quelques chef-d’oeuvres de son cru qui viendront habilement accompagner les mots de Jean-Louis Aisse.

Résultat? Un spectacle de création totale de 23 chansons intitulé « Aisse-en-ciel ». Pour ce projet, deux autres musiciens rejoignent le tandem: Anne Wolf (Piano, synthés) et René Stock (Contrebasse).

Et tandis que le spectacle commence sa vie, voilà que sort un premier CD: Des mots… d’émaux. Car ce CD qui au départ ne devait être qu’une démo, s’avère rapidement être beaucoup plus que ça: c’est un « vrai » CD, un CD 5 titres. Ce sera le second opus de Jean-Louis Aisse.

En 2003, Jean-Louis Aisse sort son second album, Ames, femmes et flammes, un CD de 14 titres rondement peaufiné par Jean-Didier vander Vorst. Sur la lancée il entame sa seconde tournée avec son nouveau spectacle, « Aisse bien raisonnable ? », qu’il présente de puis octobre 2003 en communauté française.

Les Ecrits Vains

2004 voit la sortie de son deuxième recueil de poésies, Les Ceintes Ecritures.

Depuis lors, Jean-Louis Aisse a tourné en Communauté Française, avec un succès grandissant, tout en préparant patiemment son troisième spectacle, « Aisse, ô Aisse », dont la création s’est faite à la Samaritaine en novembre 2007. Dans la foulée, le troisième CD a vu le jour en février 2008, un CD au nom évocateur de Chansons d’humeurs.