Les cerises au-dessus du gâteau, les demi-lunes et l’orchidée

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Les cerises au-dessus du gâteau, les demi-lunes et l’orchidée

Auteur : Jean-Louis Aisse
Arrangeur : Jean-Didier vander Vorst
Compositeur: Jean-Louis Aisse

J’ai investigué la femme sous
Toutes ses hautes coutures et partout,
Les artifices derrière lesquels
Elle se cache quand elle se veut belle;

Bas les masques trompeurs qu’elle met,
Et les mensonges qui sentent vrai,
J’ai contourné les paravents,
Voir ce qu’occultent ses déguisements.

Refrain: Et j’ai reçu comme un cadeau
Précieux son corps intimidé,
Les cerises au-dessus du gâteau,
Les demi-lunes et l’orchidée.

La fille d’Eve s’efface ou s’épile,
Se teint ou s’éteint, paraît-il;
Mais par-dessous les bas-nylon,
Dont les flèches donnent la direction,

Barricadée de ses jarretelles,
Dissimulée sous le Rimmel,
Qu’elle soit habillée bohémienne
Ou vêtue d’une toilette de reine:

Refrain: Elle m’a offert comme un cadeau
Sa nudité nimbée de brume,
Les cerises au-dessus du gâteau,
L’orchidée et les demi-lunes.

Ni les modes, ni leur bouclier
N’ont entamé mon âpreté;
Flairant sous les parfums ennemis,
Des tempêtes m’ont ouvert leur lit;

Derrière les rouges à lèvres subtils,
Les anneaux au nez, au nombril,
Les décolletés vertigineux,
Je me suis brûlé d’autres feux;

Refrain: Et j’ai reçu comme un cadeau
Les larmes que m’avaient inspiré
Les cerises au-dessus du gâteau,
Les demi-lunes et l’orchidée.

Quand j’irai voir de l’autre côté
De la vie, du miroir, du gué,
Si tout là-haut chez les ancêtres
On s’acharne autant à paraître,

J’aimerais encore en chemin,
Désaltérer ma quête, ma faim,
Et j’espère que sous le drap blanc
Une belle défunte, tout simplement,

Refrain: M’offrira encore le cadeau
En déroulant ses voiles posthumes,
Des cerises au-dessus du gâteau,
De l’orchidée, des demi-lunes.

Miladiou, vendredi 24 avril 1998.