D’une mère infirmière (Suzanne Crousse 1924-2025) et d’un père artiste peintre et publicitaire (Dany Jannin 1919-1980) Frédéric Jannin naît le 4 décembre 1956 à Uccle (Bruxelles, Belgique) sous le regard attendri de ses trois sœurs, Véronique, Brigitte et Corine. Dès son plus jeune âge, il passe son temps à dessiner comme son papa. Il s’inspire de ses artistes favoris, d’abord Disney, puis Peyo, Franquin, Morris, Roba (l’école de Marcinelle renommée la Franco-Belge) qu’il retrouve dans Spirou chaque semaine, et aussi plus tard Gotlib, Bretécher, Sempé. En parallèle, il suit des cours de piano et de solfège , à l’ancienne jusqu’à le dégoûter pour un moment ! A douze ans, il se trouve sur les bancs d’école aux côtés de Thierry Culliford, le fils de Peyo. En 1972, il rencontre Jacques Careuil qui lui propose d’illustrer les titres de séquences de « Tempo », une émission de télévision pour les jeunes sur la RTB(f). Il y croise Gilles Verlant, et aussi Dan Lacksman qui l’initie à la magie des synthétiseurs. En 1973, il va à Londres se procurer un synthétiseur AKS (EMS) et il compose la bande son de quelques courts métrages. Lecteur assidu de la rubrique de Piero Kenroll dans Télémoustique, il lui envoie un petit dessin. Ce dernier lui propose de réaliser l’histoire de Pete Townshend (guitariste/leader des “Who”) qui paraît en 1975 dans More et En attendant, tout comme une première série “Rockman”, sur un scénario de Jean-Claude de la Royère. En 1977, avec son ami Thierry Culliford, il crée « Germain et Nous » pour le Trombone Illustré, le cultissime supplément pirate de Spirou animé par Yvan Delporte et André Franquin. En même temps, il participe à des dessins animés avec Belvision (dessin, musique et bruitages de « Vroum-Bobo », musique et bruitages de « Cubitus »), réalise des séquences animées pour les JT de la RTBf et illustre « Les démêlés d’Arnest Ringard et d’Augraphie » (en 1978 chez Dupuis sur scénario de Franquin et Delporte, redessiné et republié en 1993), “Didi” (scénario d’Alain de Kuyssche). Il enchaîne ensuite avec « Les collectionneurs », une suite de gags écrits avec Delporte, et Jimmy Laventure sur un scénario de de la Royère chez Dargaud. En 1984, il collabore avec Holde Lhoest à des émissions utilisant les ordinateurs graphiques (« Télé-Chérie »), tout en continuant « Germain et nous » avec Sergio Honorez dans Spirou. Parallèlement, Fred continue à jouer de la musique. En 1979, il crée avec Thierry Culliford et Bert Bertrand les « Bowling Balls », et en 1985 « Zinno », avec Jean-Pierre Hautier. Il participe à des émissions télévisées : Les « Snuls » de 1989 à 1993 et « J’aime autant de t’ouvrir les yeux » (JAADTOLY) en 1994 avec Stefan Liberski sur Canal+ Belgique. En avril 1996, la première bande dessinée issue de leur collaboration « Les aventures de petit Jules et pépé Jules » paraît chez Casterman. En 2003, une intégrale en 4 tomes de « Germain et nous » sort au Lombard, suivi de « Que du Bonheur ! » avec Catheline Langendries. Jusqu’en 2011, Fred fait également partie du noyau du Jeu des dictionnaires/La Semaine Infernale sur La Première (RTBF). Entretemps, nés dans JAADTOLY sous forme de petits dessins animés minimalistes, « Froud et Stouf » sortent en BD d’abord chez Luc Pire puis chez Dupuis puis chez CFC. Depuis 2008, Fred sort plusieurs albums avec Gilles Dal : « Malaise vagal » (Fluide), « Problèmes de connexion » (Fluide), « 300 millions d’amis » (Dupuis), « Toi+Moi.org » (Dupuis), « Comment devenir Belge ? – La trilogie belge » (Jungle), « Rompre sans Peine » (Tchosss), « Avec les compliments du Chef » (Anspach).
Depuis 2008, il s’occupe de la restauration des planches d’André Franquin (Gaston Lagaffe, Spirou et Fantasio). A partir des originaux quand c’est possible, il refait une mise en couleurs fidèle à ce que le maître aurait souhaité, sous l’œil bienveillant d’Isabelle Franquin.
Fin 2013, Fred a quitté sa maison d’enfance (il était presque temps !) pour vivre dans le cœur de Bruxelles, peindre, dessiner, jouer avec les sons et les images et observer le monde qui l’entoure. Rien n’a changé, au fond…
En mars 2025, Fred se décide enfin à finaliser et sortir une dizaine de titres musicaux qu’il traîne depuis des années, l’occasion de se pencher sur son égo et ses multiples vies (« Timeless Mess »). Pour ce projet il collabore avec Nicolas Vandooren, Nicolas Fiszman et Félix Vandooren. Comme un bonheur n’arrive jamais seul, en mars 2025, la galerie Champaka (Bruxelles) organise une formidable exposition rétrospective de « Germain et nous ». Après avoir mis un pied dans les IA, il décide de faire autant de clips que de titres de l’album Timeless Mess. L’expérience le passionne tellement qu’il fait et refait des clips pour les Bowling Balls, Zinno et quasi toutes les musiques qu’il a composées…