Les victoires de la musique 2009
J'ai modestement collaboré aux Victoires de la Musique 2009 en assurant les voix off en direct à l'antenne, ce samedi 28 février 2009 sur France 2 de 20h35 à minuit et demi... Une splendide émission avec plein de happenings et des moments d'émotion pure, si vous avez raté ça, dommage... Si vous pouvez choper la rediff ou des bouts sur YouTube, ne vous privez pas.
Petit rappel des lauréats :

- Meilleur Artiste Interprète Masculin : Alain Bashung, qui rentre avec cette récompense dans l'histoire des Victoires de la Musique. C'est l'artiste qui a reçu le plus de Victoires à ce jour.

- Meilleure Artiste Interprète Féminine : Camille
- Meilleur Album Variété : Bleu Pétrole d'Alain Bashung
- Meilleur Album Pop/Rock : Arthur H pour L'homme du Monde
- Meilleur Concert ou Tournée : Alain Bashung
- Meilleur groupe ou artiste Révélation Scène : BB Brunes
- Meilleur Album Musiques du Monde : Tchamantché de Rokia Traoré
- Album Révélation : Ersatz de Julien Doré
- Meilleur Artiste de Musique Electro ou Dance : Martin Solveig
- Meilleur Vidéo Clip : Les limites de Julien Doré
- Meilleur Album de Musiques Urbaines : Dante d'Abd el Malik
- Groupe ou Artiste Révélation du Public : Sefyu
- Chanson Originale choisie par le public : Comme un Manouche sans guitare de Thomas Dutronc
- DVD musical de l'année : Vanessa Paradis
> Les textes de présentation de tous les nommés
 

Maintenant que les nommés ont été annoncés officiellement, par Nagui, lors de la conférence de presse du 22 janvier 2009 à Paris, je peux à mon tour vous dévoiler le texte du programme complet des festivités, que j'ai rédigé cette année pour la 7ème fois consécutive (eh ouais, depuis 2003, ça fait un bail...). Bonne lecture. Et si vous êtes journaliste vous êtes autorisé à copier-coller, c'est fait pour ça ! La cérémonie aura lieu en direct du Zénith le 28 février, soyez au rendez-vous.

Ah oui tant que j'y suis j'assurerai les voix off des Victoires de la Musique Classique le 8 février 2009 en direct de Metz sur France3, ça commencera vers 16h30 et comme chaque année, moi qui n'y connais rien, je vais en profiter pour découvrir quelques chanteurs et musiciens formidables (vous connaissez le sublime Philippe Jaroussky ? Eh ben c'est suite aux Victoires Classiques que j'ai acheté tous ses albums ; pareil pour Nathalie Dessay).



 
L’Artiste InterprÈte Masculin de l’Année :
 
Alain BASHUNG qui rentre avec cette récompense dans l'histoire des Victoires de la Musique. C'est l'artiste qui a reçu le plus de Victoires à ce jour.
Du haut de sa tour d'ivoire inexpugnable, celui qu'on surnomme le dernier des géants entrevoit des horizons que d'autres n'oseraient imaginer : il nous l'avait montré en 2002 avec « L'Imprudence », suivi par l'audacieuse Tournée des Grands espaces. C'est à bord d'une folle caravane folk et futuriste qu'il nous a fait monter avec l'album « Bleu pétrole ». Quant à sa tournée (encore en mars au Grand Rex, à Paris) elle nous a laissés pantelants et en larmes… Collectionneur de Victoires (trois en 1999 autour de « Fantaisie militaire », qui reçut aussi un trophée spécial pour le Meilleur album des vingt dernières années à l'occasion de la 20ème cérémonie, en 2005), Bashung est nommé quatre fois cette année.
 
Francis CABREL
Pourquoi Cabrel fait le plein ? s'interrogeait récemment Le Parisien, qui évoquait les 700.000 exemplaires écoulés de son 11ème album « Des roses & des orties » et les 300.000 spectateurs qui ont assisté aux 57 concerts que l'artiste a donnés entre septembre et décembre. La réponse, limpide, par le chanteur (à France-Info) : C'est l'authenticité que les gens vont chercher : ils doivent se dire : "celui-ci finalement trace son sillon de façon intègre". C'est une sorte de reconnaissance de l'honnêteté, du refus de se compromettre. Rajoutez à cela sa discrétion légendaire, son engagement humaniste et treize nouvelles chansons élégantes et parfaitement ciselées et vous obtenez un artiste intemporel. 
 
Manu CHAO
Il y a dix ans exactement, Manu Chao était récompensé par une Victoire de la Musique, dans la catégorie Musique du monde, pour son premier opus solo, « Clandestino ». Il s'en écoule trois millions dans le monde ; en France, il passe près de quatre ans dans le Top albums. En septembre 2007 Manu nous est revenu avec « La Radiolina » ; en plus des tubes Rainin' In Paradize et Ma Llaman Calle on y trouve La Vida Tombola, chanson du film de Kusturica sur son idole Maradona. Démontrant sa fidélité à l'éthique punk, au début de l'été dernier, Chao nous a offert à un prix défiant toute concurrence une dizaine de concerts époustouflants, notamment à Paris-Bercy, avec son groupe, le Radio Bemba Sound System.
 
Julien CLERC
Quarante ans d'une carrière sans éclipse se sont écoulés depuis ses premiers succès ; avec Julien, il est question de grâce, d'émotion, de séduction et de mélodie. Annoncé par La Jupe en laine, son dernier album « Où s'en vont les avions ? », réalisé par Benjamin Biolay et Bénédicte Schmitt, perpétue le charme, avec des paroliers fidèles (Maxime Le Forestier, Jean-Loup Dabadie, Gérard Duguet-Grasser, David McNeil, Carla Bruni) et un nouveau venu, Gérard Manset (Nos premiers albums sont sortis le même jour, sur le même label, en 1968, raconte Julien, mais nos chemins ne s'étaient jamais croisés!). Entamée en décembre, la tournée du jeune sexagénaire se poursuivra jusqu'en juin 2008, et plus si affinités…
 
Christophe MAÉ
Victoire de la Musique 2008 catégorie Groupe ou Artiste révélation du public, le Carpentrassien Maé est nommé trois fois cette année : Artiste interprète masculin, Spectacle musical / Tournée / Concert et DVD musical de l'année. Tout ceci après avoir vendu plus d'un million et demi d'exemplaires de son premier album « Mon paradis » et rassemblé près d'un million de spectateurs lors sa tournée triomphale. Dans la foulée, en juin dernier, il a enregistré sur une plage du Sud de la Corse son premier album acoustique ; dans cette nouvelle configuration musicale, il est aussitôt reparti en tournée tandis qu'étaient publiés une édition collector de « Comme à la maison » et le DVD qui en raconte l'histoire.
 
L’Artiste Interprète Féminine de l’AnnÉe :
 
ANAÏS
Armée d'un sens de l'humour fulgurant, d'une guitare, de boucles rythmiques et d'une pédale d'effets en tout genre, Anaïs fit sensation dès 2005 avec un premier album, autoproduit et live, le fameux « The Cheap Show », vendu à plusieurs centaines de milliers d'exemplaires ; sa seule apparition en direct sur la scène des Victoires de la Musique avait suffi, en 2006, pour la propulser en 4ème place du Top Albums. Mais le succès de Mon cœur, mon amour et une tournée à rallonge eurent raison de sa santé ; Anaïs a mis plus de deux ans avant de nous revenir avec « The Love Album », produit par l'ex-Gorillaz Dan The Automator, bourré de chansons impeccables, alternativement drôles et tragiques, comme la vie.
 
CAMILLE
Un Prix Constantin et deux Victoires en 2006 (Groupe ou Artiste révélation scène, Album révélation de l'année pour « Le Fil »), une critique unanime, des disques d'or et de platine, un public comblé (en témoigne un « Live au Trianon »), on se demandait comment Camille pouvait se surpasser. Après une récréation, en forme de tournée dans les églises et cathédrales en juin 2007 (pour interpréter A Ceremony Of Carols, des chants de Noël du compositeur britannique Benjamin Britten), Camille nous est revenue au printemps 2008 avec « Music Hole », qui lui vaut d'être trois fois nommée cette année: Artiste interprète féminine, Album de Chansons / Variétés et Spectacle musical / Tournée / Concert de l'année.
 
Yael NAIM
Victoirisée l'an dernier dans la catégorie Album de musiques du monde, l'Israélienne Yael Naim, accompagnée par son complice et producteur, le percussionniste d'origine antillaise David Donatien, a écoulé plus de 700.000 exemplaires dans le monde de son album éponyme chanté en hébreu et en anglais, soutenu par les entêtants tubes radio New Soul et Too Long (sans oublier sa reprise délicate du fameux Toxic de Britney Spears !). Il est loin le temps où l'on découvrait la voix d'ange de Yael dans Les Dix Commandements d'Élie Chouraqui et Pascal Obispo ; la tournée qui a accompagné son triomphal opus, pourtant bricolé à la maison, l'a emmenée de Tokyo à Austin (Texas) en passant par le Printemps de Bourges.
 
Catherine RINGER
Impressionnante, il n'y a pas d'autre mot. La Ringer, ou comment faire son travail de deuil en live. La mort de Fred Chichin, le 28 novembre 2007, a laissé une veuve et des milliers d'orphelins ; ceux-ci ont sans sourciller suivi Catherine dans sa nouvelle mission : chanter les Rita Mitsouko and more… Un album et un DVD enregistrés en juillet dernier à Paris, à la Cigale, en témoignent : outre ses classiques (C'est comme ça, Les Histoires d'A, Andy, Marcia Baïla, etc.) elle reprend des titres de David Bowie, Willy De Ville, Velvet Underground, etc. En attendant de découvrir ses nouvelles chansons, dont plusieurs déjà mises en boîte avec Mark Plati (producteur de « Variéty », dernier album des Rita).
 
L’ARTISTE DE MUSIQUES éLECTRONIQUES OU DANCE DE L’ANNÉE :
 
BUMCELLO
Le labo fondé par les alchimistes Cyril Atef (percussions) et Vincent Segal (contrebasse) fête cette année ses dix ans d'activisme. S'il fallait dresser la liste de tous ceux pour qui ils ont travaillé (comme accompagnateurs, producteurs ou autre), ensemble ou séparément, on y serait encore demain ; contentons-nous de citer -M- et deux de leurs projets récents : le duo Congopunq pour Cyril, la production du dernier album de Georges Moustaki pour Vincent. Et recommandons l'écoute en boucle de « Lychee Queen », sixième opus de Bumcello, véritable feu d'artifice festif sur lequel se pressent les invités venus du monde entier pour un résultat rigoureusement inclassable et d'une versatilité ébouriffante.
 
CARAVAN PALACE
À la tête de cette bande de joyeux zazous dingues de swing, de Django Reinhardt et d'électro, aussi enthousiasmants sur scène que sur disque, on trouve trois instrumentistes pimpants doublé d'experts en programmation : Hugues (violon, scat), Arnaud (guitare) et Charles (contrebasse). Trois ans de gestation, un buzz supersonique sur MySpace, l'addition de nouveaux complices - dont une Jolie coquine nommée Colotis Zoé - et la confiance illimitée du boss du Café de la Danse, à Paris (qui les programme dans sa salle, produit leur disque et organise leurs tournées) se concrétisent par un album électro-manouche qui fait mouche et pourrait bien devenir l'un de nos meilleurs produits d'exportation en 2009 !
 
Martin SOLVEIG
Faisant suite à « Sur la terre », premier album paru en 2002, qui avait permis à son auteur de se voir confier des remixes ambitieux, notamment pour Salif Keita (on se souvient de Madan, hymne club de l'année 2003). Solveig avait été nommé en 2006 aux Victoires pour l'album « Hedonist ». On y croisait deux chanteurs à l’identité forte - Jay Sebag et Lee Fields - que l'on retrouve aujourd'hui sur le troisième album résolument pop « C'est la vie » (au premier Solveig a confié le hit éponyme, au second l'autre tube, I Want You). Promu Chevalier des Arts et des Lettres en septembre 2008 (pour la résonance internationale de sa carrière), il ne manque plus à Martin qu'une Victoire pour assurer son bonheur.
 
Laurent WOLF
Ex-pilier du Queen, sur les Champs-Élysées, le DJ Laurent Wolf (né à Toulouse en 1971) fait danser les frénétiques de la house et du groove depuis l'orée des nineties ; on se souvient de House Train, son premier n° 1 des clubs, en 1995, suivi de près par Saxo et d'autres bombes des dancefloors ; pour autant il n'oublie jamais son métier initial, faire danser de Taïwan à Dubaï, de Barcelone à Mexico. En testant dans une soirée No Stress, titre phare de son dernier album « Wash My World », il a vu les clubbers littéralement péter les plombs sous ses yeux épatés ; en toute logique, le titre est devenu l'un des plus gros hits de l'été 2008 (huit semaines n° 1 en France, sorti dans trente pays).
 
LE GROUPE OU L’ARTISTE RÉVÉLATION DU PUBLIC DE L’ANNÉE :
 
Julien DORÉ
Avec style et panache, le chanteur des Dig Up Elvis et des Jean d'Ormesson Disco Suicide (ses deux groupes du temps où il se cherchait, pendant et après les Beaux-arts de Nîmes) a magnifiquement terminé l'année 2008, après avoir passé le test du premier album et de la première vraie tournée (en novembre/décembre, avec trois dates à Paris, à la Cigale et l'Élysée Montmartre ; elle reprendra en février et se conclura - provisoirement - par un Olympia le 8 avril). Comme l'écrivait le critique d'art et romancier Jean-Yves Jouannais, L'envoûtant Julien Doré n'a pas construit sa cabane avec des parpaings de citations et des poutres piquées sur d'autres chantiers. Ça nous rend tout chose. Surtout admiratifs.
 
PEP’S
La voix est souple, l'inspiration teintée d'optimisme ou de désabusion (comme aurait dit Nino Ferrer) sur fond de groove festif : le Grenoblois Pep's fait partie de ces jeunes auteurs-compositeurs-interprètes qui ont tracé leur route en marge des circuits officiels et dont le soudain succès surprend, parce qu'on ne l'a pas vu venir. Sauf que Pep's a déjà inscrit plus de 500 concerts au compteur, publié un premier album en 2003 (« Au sourire de l'âme »), suivi par un maxi six titres en 2006 (« En attendant… ») avant d'obtenir que son nouvel opus « Utopies dans le décor » bénéficie d'une vraie distribution, qui a permis à son hymne Liberta d'envahir les ondes et au clip de se transformer en coup de cœur !
 
SEFYU
Le rap français a besoin d'un nouvel élan, Sefyu (Youssef, en verlan) est de ceux qui comptent imprimer leur marque, en avançant masqué, le visage dissimulé sous une casquette et une capuche. « Suis-je le gardien de mon frère ? », son troisième album, paru au printemps 2008, s'est retrouvé dès sa sortie au sommet du Top albums ; il fait suite à « Molotov 4 » (2005) et « Qui suis-je ? » (gros succès en 2006). Basé à Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, l'ex-footballeur (Red Star de Saint-Ouen, centre de formation d'Arsenal à Londres) est à l'évidence un héritier virulent de JoeyStarr, comme en témoigne son flow rocailleux ; il a d'ailleurs assuré la première partie de la tournée N.T.M. à la rentrée.
 
The DO
Tout a commencé par des concerts, fin 2007, qui ont fait grimper le buzz jusqu'à frôler la hype, pour parler en jargon marketing. Sauf que le duo franco-finlandais n'a pu compter que sur ses fans et sa propre énergie ; le bouche-à-oreille virtuel à fait le reste et dès sa première semaine de sortie, au cœur du mois de janvier 2008, l'album « A Mouthful » s'est retrouvé en tête des ventes. Certes, la synchronisation du titre On My Shoulders pour une pub (les agendas et cahiers Oxford) a fait avancer le schmilblick à la vitesse du son, mais les doutes des plus coriaces se sont envolés à l'écoute des quinze titres rafraîchissants de D (comme Dan Levy, compositeur) et O (comme Olivia B. Merilahti, chanteuse).
 
LE GROUPE OU L’ARTISTE RéVéLATION SCÈNE DE L’ANNÉE :
 
BB BRUNES
Un premier album 100% rock'n'roll (« Blonde comme moi ») disque de platine en un éclair, des tournées archi-bondées, les trois de BB Brunes sont les grands gagnants de la scène des bébés rockers soutenue par Rock & Folk, qui a aussi vu éclore les Naast, Second Sex, Shades, Plastiscines, etc. Hyper-énergiques, les BB Brunes ont grandi sur scène, passant en l'espace de deux ans du Gibus aux Zéniths de Dijon, Lille, Toulouse et Paris, sans oublier leurs dix-huit festivals de l'été (un record). Le Gang (désormais secondé par un quatrième BB, Bérald, à la basse) travaille déjà sur son deuxième album, attendu fiévreusement par les hordes de fans à son image, en Ray-Bans, jeans ultra-slim et boots anglaises.
 
Micky GREEN
Une tête de souris sur un corps de haricot magique a écrit un journaliste visiblement sous le coup de l'émotion. Il est vrai que la plastique de ce mannequin australien, qui vit en France depuis ses 18 ans, est du genre renversant. Dans la foulée de son premier album, « White T-Shirt », léger et ludique, produit par Renaud Letang (Feist, Alain Souchon, etc.), catapulté par les hits Oh ! et Shoulda, Micky se lança en live, enchaînant les premières parties, les petites salles (Point Éphémère) puis les grandes (Cigale, Bataclan) et une tournée à l'automne 2008. Sur scène, elle préserve l'intimité folk et mutine de l'album, en épiçant son répertoire de reprises bien senties (Call Me de Blondie !).
 
MORIARTY
Aux Etats-Unis, depuis les années 1990, on parle d'alt-country ou d'americana pour étiqueter une nouvelle génération d'artistes qui n'a pas peur d'explorer ses racines et ses musiques traditionnelles. En 2008, le meilleur album d'americana n'a pas été enregistré au fin fond de l'Alabama, mais en France, et on le doit à Rosemary Standley et à ses complices de Moriarty. Grâce au coup de pouce initial de Macha Makeïeff et Jérôme Deschamps (pour qui le groupe signera au printemps la b.o. du film d'animation Le Chat botté), la chanson Jimmy est devenu l'un des hits surprise de l'année, qui a permis de remplir les salles (150 concerts dont un Olympia à ras bord) et de susciter une belle unanimité médiatique.
 
The DO
Dan et Olivia se sont rencontrés sur une musique de film ; à deux, ils découvrent une liberté qu'ils ne se connaissaient pas : le premier, pétri de musique classique et de jazz, travaillait dans son coin ; la seconde chantait sans but précis dans des groupes rock ou électro. L'envie de live s'est rapidement manifestée ; un sold-out à la Maroquinerie, à Paris, et une scène aux Transmusicales de Rennes fin 2007 ont suffi pour enflammer la blogosphère. Dans la foulée de la sortie de l'album « A Mouthful », le duo, épaulé par Jérémie, batteur jazz, a pu mettre sur pied une vraie tournée : Depuis, confie Dan, les gens viennent nous voir parce qu'ils aiment l'album. Ils sont plus détendus, et nous aussi !
 
 
L’Album RéVéLATION DE l’Année :
 
« En corps étranger » - William BALDé
Son album est paru le 23 juin 2008, précédé par une tournée d'une quarantaine de dates, dont bon nombre de Zéniths, en première partie de son pote Christophe Maé. Soit 400.000 spectateurs déjà au courant de la joie communicative et de la sérénité chaleureuse des chansons de ce Guinéen qui vit à Paris depuis ses 15 ans. Ajoutez à cela un Rayon de soleil, un clip rigolo et des paroles légères (Un matin suspendu / Aux fleurs de ton jardin / Ma main sur ton p'tit cul / Cherche le chemin) et vous obtenez le tube de l'été (n° 1 durant de longues semaines). L'album transforme l'essai, prolongé par la scène, en solo cette fois : Baldé, ses dreadlocks et son cocktail soul-folk sont sur orbite et c'est bon !
 
« Mademoiselle » - BERRY
De son vrai nom Élise Pottier, la comédienne et chanteuse Berry a créé la surprise en février 2008 à la parution de ce premier album rapidement plébiscité par les médias en mal d'embellie. On lut à son propos des choses charmantes : Un disque d'une beauté bouleversante (Le Figaro) ; Des chansons pop élégantes (D.S.) ; Un véritable ravissement (Les Inrockuptibles). Paré de bijoux délicats comme Demain et Le Bonheur, l'album s'approche doucement du disque d'or ; en tournée, la ravissante a déjà fait ses preuves et le 12 mai prochain elle fait le pari de l'Olympia en tête d'affiche ; entre-temps « Mademoiselle » est ressorti en édition deluxe avec en bonus trois titres live dont un duo avec Daniel Darc.
 
« Ersatz » - Julien DORÉ
Preuve qu'il y a une vie après le télé-crochet, l'arrière petit-neveu du génial illustrateur et graveur du 19ème siècle Gustave Doré, qui a passé cinq ans aux Beaux-arts de Nîmes, nous a montré avec son premier album qu'il n'est pas un produit de remplacement de moindre qualité (définition du mot « ersatz » si on ouvre nos dictionnaires) ni une version édulcorée des stars qu'il admire. L'accueil réservé à Julien-le-dandy fut à la hauteur de l'attente : on a vu les médias s'enflammer (des Inrockuptibles qui lui ont offert deux couvertures en six mois, à Elle, qui l'a élu homme le plus sexy de l'année, devant Brad Pitt) et le public faire un triomphe à sa fausse désinvolture et sa vraie originalité.
 
« A Mouthful » - The DO
Le nombre de visiteurs de leur page MySpace dépasse désormais les trois millions ; ils étaient quelques milliers il y a 18 mois de cela. depuis, le tube On My Shoulders - ainsi que Song For Lovers et At Last - ont tourné sur les radios intelligentes. On pense forcément aux Rita Mitsouko à l'écoute de « A Mouthful », pour la liberté de ton ; on passe du pseudo-folklore finlandais (Unissassi Leulelet) à un rap à la Eminem (Queen Dot Kong) via des arrangements incongrus, du rock foutraque. Le tout avec une joie de chanter (haut perché) et de jouer communicative. Le duo, nommé dans les trois catégories Révélation des Victoires, n'a peur de rien ni personne : après la France, la conquête du monde en 2009?
 
L’ALBUM DE CHANSONS/VARIéTéS DE L’ANNÉE :
 
« Bleu pétrole » - Alain BASHUNG
Brouillé avec la chanson rock au temps de « L’Imprudence », soit au début du millénaire, Bashung est revenu à ses premières amours pour cet album très attendu, que nous avons découvert au printemps 2008. Parmi ses acteurs essentiels, Gaëtan Roussel bien sûr (Louise Attaque, Tarmac), qui a su redonner envie au vétéran de se lancer dans la bataille en lui écrivant plusieurs titres (dont Résidents de la République, nommé dans la catégorie Chanson originale de l'année). Mais aussi Gérard Manset, Joseph d'Anvers et Arman Méliès. Et les musiciens : la rythmique Martyn Barker / Simon Edwards, le guitariste Marc Ribot, le mystérieux M. Ward ou encore le réalisateur Mark Plati (Bowie, Louise Attaque, Rita Mitsouko).
 
« L’Infréquentable » - BÉNABAR
Il est de bon ton, chez les branchouilles, de critiquer Bénabar, de le traiter de démago, voire de populiste. La raison de cette allergie ? Ses ventes colossales, bien sûr, sa façon très personnelle de raconter des petites histoires du quotidien où le poétique transcende le prosaïque. Mais ça, les branchés et les jaloux ne le voient pas, d'où le titre du cinquième album de celui qui à trois reprises déjà a été récompensé aux Victoires : Album de Chansons / Variétés de l'année pour « Les Risques du métier » en 2004 ; Groupe ou Artiste masculin de l'année et Chanson originale de l'année en 2007. Est-il utile de préciser que sa tournée 2009 est archi-comble ? Eh oui, c'est ça aussi, L'Effet papillon
 
« Music Hole » - CAMILLE
On la suit pas à pas depuis la sortie, en 2002, de son premier album « Le Sac des filles » et l'on se demandait comment elle allait transcender « Le Fil », deuxième album triomphal en 2005, et ses 400.000 exemplaires. On a eu la réponse lorsque la tout juste trentenaire nous a livré ce « Music Hole » au printemps 2008, exclusivement composé de voix, de percussions corporelles et de piano. Un album organique à nouveau sidérant d'invention et d'originalité, ne ressemblant ni de près ni de loin à ce que l'on connaît de la chanson française ou même anglophone (ce qui a valu à son auteure de dithyrambiques critiques dans la presse britannique) tout en restant parfaitement accessible. Mais comment fait-elle ?
 
« Quinze chansons » - Vincent DELERM
Son premier album, sorti en avril 2002, s'écoula à 400.000 exemplaires et décrocha une Victoire de la Musique (catégorie "Album révélation"). En 2007, il était à nouveau nommé trois fois (notamment dans les catégories Groupe ou artiste interprète masculin et Album de Chansons / Variétés de l'année), avant d'investir La Cigale, à Paris, ce qui donna lieu à un magnifique coffret deux CD + deux DVD (contenant un chapelet de duos avec Renaud, Georges Moustaki, Bénabar, Alain Chamfort, Cali, Yves Simon, Valérie Lemercier, etc.). Les « Quinze chansons » de son millésime 2008, riches et variées musicalement, sont suivies par une nouvelle résidence de deux mois à la Cigale puis une tournée partout en France.
 
L’ALBUM POP/ROCK DE L’ANNÉE :
 
« L’Homme du monde » - Arthur H
En 1993, Arthur H envoyait Le Général de Gaulle dans la 5ème dimension sur l'album « Bachibouzouk » récompensé par une première Victoire de la Musique, catégorie Révélation masculine. Ensuite, l'homme à la voix de rocaille a rempli les salles et publié des albums tellement novateurs et audacieux que le vrai succès se fait attendre. Sur « Adieu tristesse » (2005), le clip du duo avec -M- Est-ce que tu aimes, signé Rodolphe Pauly, est primé aux Victoires. Mais Arthur H, à l'aise dans tous les styles, du jazz au funk, du tango à l'électro, n'est jamais là où on l'attend : avec « L’Homme du monde », il se balade où ça lui chante avec dadaïsme et désinvolture, à l'image du décadent Dancing With Madonna.
 
« L’Espoir » - CALI
Plusieurs fois nommé, dans diverses catégories (Groupe ou Artiste révélation du public en 2004, Artiste interprète masculin, Spectacle musical / Tournée / Concert et Chanson de l'année en 2005, Album Pop-rock en 2006), Bruno Caliciuri, dit Cali, est toujours reparti bredouille. Celui qui a fêté ses 40 ans en juin 2008 a connu une année chargée : un nouveau disque (contenant des duos avec Olivia Ruiz et Mike Scott des Waterboys), une tournée ébouriffante (avec à la clé le DVD « 1000 Cœurs debout »), un duo avec Georges Moustaki (une reprise de Sans la nommer - la révolution permanente) et même des débuts au cinéma (dans Magique de Philippe Muyl, avec Marie Gillain). L'année sabbatique ? Une autre fois !
 
« Jamais la paix » - MADEMOISELLE K
Deux ans après « Ça me vexe » (disque d'or), Mademoiselle K (le groupe de Katerine Gierak) a publié le furibard « Jamais la paix » au printemps 2008. Entre-temps, le groupe s'est imposé sur scène au cours d'une interminable tournée qui l'a vu roder des nouveaux titres comme A.S.D., Maman XY ou Jamais la paix. Produit par le Britannique francophile Ken Allardyce (mixeur pour Weezer, Green Day, Eddy Mitchell, les Wampas, etc.), l'album est tantôt rouleau compresseur (Le Vent et la fureur), tantôt marqué par une saine autodérision (Grave) ; si toutes les paroles sont signées par Katerine, elle a cette fois partagé les compos avec Peter Combard (guitare), Pilou Basset (basse) et David Boutherre (batterie).
 
« Varsovie - L’Alhambra - Paris » - SAEZ
Dix ans se sont déjà écoulés depuis « Jours étranges », premier album de (Damien) Saez ; dans la foulée du succès de Jeune et con, ce garçon ardent avait été nommé aux Victoires, le temps d'une prestation live explosive… Ensuite il y eut « God Blesse », la chanson Fils de France (au lendemain du premier tour des Présidentielles 2002), le scandale Sexe (pour la b.o. de Femme fatale de Brian de Palma), « Debbie » en 2004, une tournée acoustique… Et depuis le printemps 2008 le triple album « Varsovie - L’Alhambra - Paris », vingt-neuf complaintes mélancoliques qui n'ont de rock que l'esprit ; comme le montre le radiophonique Jeunesse lève-toi, Saez creuse le sillon de la chanson poétique post-Rive Gauche.
 
L’ALBUM DE MUSIQUES URBAINES de l’Année :
 
« Dante » - ABD AL MALIK
Son deuxième album, « Gibraltar », a changé la vie du slammeur : récompensé au Prix Constantin, puis aux Victoires de la Musique (Album de musiques urbaines puis Artiste interprète masculin), Abd Al Malik a ensuite été médaillé Chevalier des Arts et Lettres. Serait-il en passe de s'institutionnaliser ? On pourrait retourner la question à nos rappeurs, qui se traînent des casseroles de clichés. Malik, lui, trace sa route, en respectant le passé, d'où la présence de Gérard Jouannest, pianiste de Brel et Gréco, d'Alain Goraguer, complice de Vian et Gainsbourg, de Gréco elle-même. En se réclamant des géants (Nougaro, Reggiani). Et en proclamant son amour viscéral pour la culture française, la sienne, la nôtre.
 
« Enfant de la ville » - GRAND CORPS MALADE
700.000 exemplaires de son premier album, « Midi 20 », se sont écoulés ; Grand Corps a reçu deux Victoires de la Musique en 2007 (Album révélation et Artiste révélation scène de l’année). Il a fait découvrir le slam en France, cet art démocratique, jusque-là réservé à un cercle d'initiés, consistant à déclamer des vers a cappella. Fabien Marsaud, le Ferré du bitume, le Villon du 9-3, n’en attendait pas tant. Avec « Enfant de la ville », sa poésie urbaine retourne où elle est née : dans la rue (Je viens de là) ; avec cette voix unique et ses rimes magnétiques, il raconte sa découverte de l'amour (Comme une évidence), l'amour filial (Pères et mères), ses craintes pour l'avenir (Le Blues de l'instituteur).
 
« À l’ombre du show business » - Kery JAMES
Gamin, il rappait déjà ; à 13 ans, sous le pseudo Kery B, il fait une apparition sur le premier album de MC Solaar. Puis il y eut le groupe Ideal J avec entre autres La Vie est brutale (1992) et l'album « Le Combat continue » (1998). Dix ans plus tard, le dernier opus de Kery s'ouvre sur une suite (Le Combat continue III) : celui qu'on surnomme le sage du hip-hop enchaîne avec le liturgique En sang ble (sur les frères qui se jalousent et se plombent), le plaidoyer L'Impasse (dialogue sur fond de violons tournoyants avec un môme qui va mal tourner, joué par Béné, fils de Demon One), sans oublier le bouleversant Pleure en silence ni le duo avec Charles Aznavour, son héros, sur À l’ombre du show business
 
« Le Regard des gens » - TUNISIANO
De son vrai nom Bachir Baccour, Tunisiano (30 ans en 2009) est l'un des membres fondateurs du groupe Sniper, aussi fameux pour ses albums (« Du rire aux larmes », 2001 ; « Gravé dans la roche », 2003, etc.) que pour ses démêlés avec la justice à propos des chansons La France et Jeteur de pierres ; à l'époque Ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy les a traités de voyous qui déshonorent la France. Malgré les ventes (plus d'un million de disques), les procès ont épuisé Sniper, qui a jeté l'éponge ; Tunisiano est revenu en solo avec cet album blindé de titres revendicatifs (Je porte plainte, Nos rues) contrebalancés par d'autres sereins et mélodieux (Le Regard des gens, Solitude en duo avec Amel Bent).
 
L’ALBUM DE MUSIQUES DU MONDE DE L’ANNÉE :
 
« Many Things » - Seun KUTI
Des fils du légendaire Fela Kuti, on connaissait déjà l'aîné, Femi, né en 1962, à qui le papa avait officiellement passé le flambeau, avant de s'éteindre des suites du Sida en 1997. Aujourd'hui, c'est au tour du cadet, Seun, né en 1982, de devenir à son tour un guerrier de l'afro-beat. Produit par Martin Meissonnier (grâce à qui on avait découvert Fela), Seun a remonté Egypt 80 avec d'anciens accompagnateurs de son paternel, tels Leka Animashun (directeur musical) et Adedimeji "Showboy" Fagbemi (saxo). On dit de Seun qu'il est la réincarnation de Fela : une chose est sûre, il a hérité de sa colère et de son humour grinçant : Écoutez mon album et apprêtez-vous à danser sur les malheurs de l'Afrique !
 
« Ki dit mié » - MAGIC SYSTEM
On ne change pas une formule qui swingue même si la recette de ce nouvel album du groupe ivoirien, enregistré à Abidjan et mixé à Paris, marque un retour à l'esprit zouglou des débuts. Depuis le remix de Premier Gaou (par Bob Sinclar) à l'orée du troisième millénaire, suivi par de fameuses complicités, notamment avec Passi et le collectif Bisso Na Bisso, la Sud-Africaine Brenda Fassie, les rappeurs du 113 (Un gaou à Oran) et Mokobé (Bouger, bouger, tube de l'été 2005), Magic System - aujourd'hui un quatuor, avec Asalfo, Goudé, Manadja et Tino - revient pour mettre l'ambiance avec sa Zouglou Dance teintée d'électro et le non moins joyeux On va samizé avec un featuring de la star franco-marocaine Amine.
 
« Caraïbes » - SLAÏ
Guadeloupéen né en banlieue parisienne, Slaï (né en 1973) est depuis de nombreuses années un maître des rythmes antillais : en 2004, la Métropole succombait - certes avec quelques années de retard - à ses tubes Flamme (Top 5), Dernière danse, sous-titré ne rentre pas chez toi ce soir (Top 10) et Après la tempête (Top 20). Paru la même année, l'album « Florilège », anthologie des meilleures chansons parues dans les îles, frôle de ce côté-ci de l'Atlantique les 300.000 exemplaires, soit (à l'époque) le cap du double disque d'or. En 2008, l'irrésistible lover nous est revenu avec un quatrième opus intitulé « Caraïbes », annoncé par le single R'n'B tropical Leçons particulières (apprends-moi à t'aimer).
 
« Tchamantché » - Rokia TRAORÉ
La chanteuse Camille a déclaré : Rokia Traoré est un mélange de sensualité et d'intelligence, d'Occident et d'Afrique, parfait métissage de la puissance et de la fragilité. En 2005, la diva malienne, issue d'une noble lignée de l'ethnie bamanan, avait déjà été nommée pour l'album « Bowmboï » ; auparavant elle avait été distinguée au concours des Découvertes RFI Afrique (1997). Son physique fascinant et sa voix renversante ont fait d'elle une star internationale de la world ; son quatrième album, qui flirte avec le blues, porte bien son titre : « Tchamantché » signifie point d'équilibre, en bambara ; on y trouve, deux titres chantés en français ainsi qu'une reprise de The Man I Love de Billie Holiday.
 
LA CHANSON ORIGINALE DE L’ANNÉE :
 
« Résidents de la République » - Alain BASHUNG
Auteur - Compositeur : Gaëtan ROUSSEL
Bashung rêvait d'un véritable album d'interprète, qui puisse être immédiatement transposé sur scène. Après diverses tentatives infructueuses avec d'autres, l'irruption de Gaëtan Roussel, armé de trois projets de textes et de musiques, à l'orée de l'été 2007, s'est transformée pour notre héros en découverte d'un nouvel Eldorado. C'est la première fois que le chanteur, guitariste et leader des Louise Attaque tentait ce genre d'expérience, et il en faut, du culot, quand on consulte la liste des anciens collaborateurs du gars Bashung, y compris Boris Bergman, Serge Gainsbourg et Jean Fauque… Plus récemment, Gaëtan a également signé la musique du film Louise - Michel de Benoît Delépine et Gustave Kervern.
 
« La Robe & l’échelle » - Francis CABREL
Auteur - Compositeur : Francis CABREL
Arrangeurs : Michel FRANÇOISE - Francis CABREL
Comment choisir une seule fleur du bouquet « Des roses & des orties », paru au printemps 2008 et triplement disque de platine ? Pourquoi pas Les Cardinaux en costume ou African Tour, sur l'immigration clandestine ? Ou Le Chêne liège, qui s'attaque obliquement au fanatisme religieux ? Ou encore ses adaptations de John Fogerty et J.J. Cale ? Du citoyen-chanteur, du troubadour blues-folk qui ne connaît pas la crise et symbolise l'anti-bling-bling dans un monde de paillettes et de pantins issus de la téléréalité, le choix s'est posé sur La Robe & l’échelle, co-signé par le fidèle Michel Françoise, tendre évocation des premiers émois amoureux que le Brassens de La Première Fille aurait apprécié à coup sûr.
 
« Comme un manouche sans guitare » - Thomas DUTRONC
Auteur : Thomas DUTRONC - Compositeurs : Xavier BUSSY - Frédéric JAILLARD
Nommé deux fois l'an dernier (Groupe ou Artiste révélation du public ; Album révélation de l'année), Thomas était reparti bredouille. Depuis, il n'a pas cessé de tourner, partout en France, et l'on sait combien il excelle sur scène. Avec ses compositeurs Xavier Bussy et Frédéric Jaillard, il est cette fois nommé dans la catégorie Chanson originale avec celle qui donne son titre au premier album officiel (un autre était paru vers 2004, à compte d'auteur, exclusivement instrumental), qui est ressorti récemment sous la forme d'une édition collector, enrichi de nombreux dessins inédits par Gotlib, Edika, Thiriet, Carali, Joann Sfar, Riad Sattouff, etc. autrement dit la crème de la B.D. d'humour.
 
« La Belle de mai » - STANISLAS
Auteur : Patrice GUIRAO - Compositeur : Stanislas RENOULT
Stanislas évolue sur un fil, entre classique et pop : Tu seras parfaitement équilibré quand tu seras mort lui répétait son professeur de direction d'orchestre. À 12 ans, il chantait déjà sur la scène du Palais Garnier au côté des plus grands ténors du moment, dont Pavarotti. Devenu chef d'orchestre, il a signé les arrangements de cordes pour des stars comme Calogero, Obispo, Aznavour, Céline Dion ou Kool Shen. Sur « L'Équilibre instable », paru fin 2007 (disque d'or en moins de trois mois), outre le hit Manège et La Débâcle des sentiments (duo avec Calogero), on trouve cette Belle de mai sur des paroles du vétéran Patrice Guirao (Art Mengo, Johnny Hallyday, Florent Pagny, Les 10 Commandements, etc.).
 
 
LE SPECTACLE MUSICAL/LA TOURNÉE/LE CONCERT DE L’ANNÉE :
 
« Bleu pétrole tour » - Alain BASHUNG à l’Olympia, à L’Elysée Montmartre et en Tournée
Production : GARANCE PRODUCTIONS
Comment traduire l'émotion qui a submergé les centaines de milliers de spectateurs qui ont assisté depuis avril 2008 à l'un des concerts d'Alain, que l'on sait malade, mais qui tient debout, élégance impeccable et voix des grands jours ? À Paris, il y eut des Olympia, des Élysée Montmartre, récemment des Grand Rex. À Bruxelles, il y eut le Cirque Royal, des Ancienne Belgique. Mais aussi des dates partout en France, des festivals de l'été, dont les Francofolies. Son programme revisite les classiques, de Vertige de l'amour à Résidents de la République ; et quand au second rappel il reprend Nights In White Satin des Moody Blues et que le public chante avec lui And I love you…, les larmes coulent, incontrôlables.
 
« Music Hole Tour » - CAMILLE à la Cigale et en Tournée
Production : UNI-T
Résidence à Sannois début avril, cinq concerts au Printemps de Bourges dans la foulée, La Cigale sold-out fin mai à Paris, en tournée française et européenne jusqu'au 25 juillet, y compris les Francofolies, puis au Japon à la rentrée, d'autres dates en Allemagne et en France dont les Nuits de Champagne à Troyes, un Zénith de Paris le 25 novembre (la vidéo fut disponible en téléchargement gratuit sur son site), ensuite en Belgique en décembre, en Australie en janvier 2009… Quelques éloges au hasard, glanés sur le Web : époustouflant, brillant, renversant, bouleversant (…) Camille irradie la scène de ses vocalises impressionnantes (…) un groove et une précision remarquables (…) un pur moment de bonheur !
 
« Comme à la maison » - Christophe MAÉ au Palais des Sports et en Tournée
Production : JEAN-CLAUDE CAMUS PRODUCTIONS
L'album et le DVD « Comme à la maison » ont permis à l'un des plus gros vendeurs de disques des ces dernières années de revisiter ses tubes dans de nouvelles versions dépouillées (On s'attache, Parce qu'on sait jamais, Ça fait mal) tout en nous livrant de nouveaux titres (Mon p'tit gars, dédié à son bébé). Alors qu'il aurait pu se reposer un instant, après avoir écumé toutes les salles de France, ce garçon généreux s'est réinventé le temps d'une tournée acoustique en novembre et décembre, dont cinq Palais des Sports à Paris, accompagné par d'impeccables musiciens, un quatuor à cordes et même une chorale gospel. Prochaine aventure : assurer la première partie de Johnny Hallyday au printemps 2009 !
 
« On est encore là » - NTM à Bercy, à l’Olympia et en Tournée
Production : ENCORE PRODUCTIONS - LICKSHOT
On croyait que l'histoire du plus grand groupe rap français s'était achevée en décembre 1998, au terme d'une ultime tournée, pour cause de différences irréconciliables. On se trompait : moins de dix ans plus tard, galvanisés par le succès de leur best-of, JoeyStarr et Kool Shen ont relancé la machine. Un concert hallucinant en juin 2008 à l'Olympia démontre que les deux jeunes quadras, à nouveau complices, ont la patate et l'envie d'en découdre comme au premier jour ; cinq dates à guichets explosés à Bercy mettent 70.000 fans d'accord en septembre ; le Seine-Saint-Denis Style s'est ensuite baladé en France, en Suisse et en Belgique. De retour pour mettre le feu, avaient-ils annoncé : mission accomplie ! 
 
LE VIDÉO-CLIP DE L’ANNÉE :
 
« Les Limites » - Julien DORÉ - Réalisateurs : Julien DORÉ - Fabrice LAFFONT
Fils de Patrice, frère d'Axelle, dont il a mis en image le one-woman-show La Folie du spectacle, Fabrice Laffont fut déjà nommé deux fois aux Victoires (en 2005) dans les catégories Vidéo-clip (pour Mourir demain, duo Natasha St Pier et Pascal Obispo) et DVD musical de l'année (pour la captation du show « Fan » d'Obispo) ; il a également réalisé un DVD live pour Patricia Kaas. Pour le clip des Limites, qui existe en trois versions différentes, Julien lui a demandé de s'inspirer d'une émission de la télévision belge datant de 1964, au cours de laquelle on voyait Serge Gainsbourg chanter Chez les yé-yé, en plan-séquence et en noir et blanc, avec Jean-Pierre Cassel en train de danser au second plan.
 
« XY » - Kery JAMES - Réalisateur : Mathieu KASSOVITZ
Un carton, d'entrée : Attention, certaines représentations contenues au sein de ce clip sont susceptibles de heurter la sensibilité du jeune public. Comme ça, on est prévenu : la rencontre du rappeur Kery James et de l'acteur-réalisateur Mathieu Kassovitz (Métisse, La Haine, Les Rivières pourpres, etc.) a fait des étincelles. Le clip raconte, en commençant par la fin, un règlement de compte qui tourne mal. On y croise Doudou Masta et l'acteur et chorégraphe Alain Figlarz (36 Quai des Orfèvres, Babylon A.D., Largo Winch) ; comme pour un long-métrage, XY a été lancé sur le Web par une bande-annonce : le buzz est aussitôt parti en vrille ; une chose est sûre, vous ne risquez pas de le voir en prime-time
 
« C’est chelou » - ZAHO - Réalisateur : Ivan GRBOVIC
La très belle Zaho, qui a grandi en Algérie jusqu'à ses 18 ans puis a développé son talent de chanteuse et d'auteur R'n'B à Montréal, nous a livré l'album « Dima » en mars 2008, composé et produit par son mentor Phil Greiss et contenant des featurings de Tunisiano (Sniper) et Soprano (Psy 4 De La Rime). Avec sa voix souple et sexy, Zaho a mis tout le monde d'accord sur C’est chelou, une histoire d'infidélité, de doutes et de jalousie traitée avec humour (tu diras à cette tasspé que j'vais la taper). La chanson a été clippée par Ivan Grbovic, 28 ans, qui a déjà signé de nombreuses vidéos (pour Diam's, Sheryfa Luna, Abd Al Malik, M. Pokora, Shy'm, Vitaa, etc.) ainsi que le court-métrage La Tête haute.
 
« J’étais là » - ZAZIE - Réalisateur : Denis THYBAUD
Il fallait du culot pour aborder le thème de l'enfance maltraitée, du copain junkie qui meurt d'overdose, des manifs après l'attentat de la rue Copernic, toutes ces fois où la chanteuse était là et n'a rien fait, ou si peu… Une auto-flagellation paradoxale de la part de celle qui consacre autant de temps et d'énergie à de belles œuvres caritatives comme Sol En Cirque… Troisième single issu de l'album « Totem » (une version live avec Diam's figure sur son récent « Zest Of Zazie »), le clip de J’étais là a été mis en scène par Denis Thybaud, à la fois réalisateur télé pour Omar et Fred, pub pour McDo, clippeur (pour David Guetta, Bob Sinclar, etc.) et auteur du long-métrage hip-hop Dans tes rêves (2005).
 
LE DVD MUSICAL DE L’ANNÉE
 
« Un tour sur moi-même » - Jean-Louis AUBERT - Réalisateur : Richard VALVERDE
Aubert soigne ses fans et ceux-ci le lui rendent bien : sur leur site Web (www.locataires.org), on apprend que sa tournée solo, entamée le 21 septembre 2007, s'est terminée le 4 août 2008 ; quelques semaines plus tôt paraissait cette captation de Richard Valverde (qui avait déjà assuré celle de son Zénith de 2003, il a aussi travaillé avec Elie Semoun, Renaud et Jamel Debbouze). Filmé au Théâtre Sébastopol à Lille, il compte 20 des 140 chansons différentes interprétées par Jean-Louis au cours de ce tour sur lui-même ; pour en écouter 60 de mieux, les fans acharnés n'ont pas hésité à s'offrir également le somptueux coffret paru en fin d'année, contenant ce DVD, un autre de bonus ainsi que trois CD inédits.
 
« Comme à la maison » - Christophe MAÉ - Réalisateurs : Fabien RAYMOND - Gaëtan CHATAIGNER
Cela ne m'intéressait pas de réaliser un DVD classique de tournée, a déclaré Maé. D'où l'idée de ce concert intimiste, réservé à une centaine de privilégiés (dont bon nombre de Maettes déchaînées), sur la plage de Santa-Giulia, dans le Sud de la Corse. Filmé au naturel, du coucher du soleil à la nuit noire, dans le dépouillement acoustique de ses nouveaux arrangements, le DVD met en valeur la qualité de ses musiciens, avec une mention spéciale à ses choristes, à l'accordéoniste Régis Gizavo (qui fait merveille sur Maman), au fidèle Bruno Dandrimont bien sûr, mais aussi à William Baldé (pour un duo inédit) et à la chorale gospel avec laquelle le jubilant Maé chante un hommage à son héros Bob Marley.
 
« Divinidylle Tour » - Vanessa PARADIS - Réalisateurs : Didier POIRAUD - Thierry POIRAUD
On connaissait les Frères Poiraud pour leurs spots de pub et leurs clips novateurs. Et bien sûr pour le film Atomik Circus, sorti en 2004, dans lequel jouaient Jean-Pierre Marielle, Benoît Poelvoorde et Vanessa Paradis, qui chantait également, avec les Little Rabbits, sur la bande originale. Quatre ans plus tard, ils signent la réalisation du « Divinidylle Tour », soit 150 minutes de documentaire et de live, des salles intimistes du début de la tournée jusqu'à Paris-Bercy, avec celle qui remportait l'an dernier deux Victoires (Album de Chansons / Variétés et Interprète féminine de l'année) et ses fabuleux accompagnateurs, parmi lesquels Matthieu Chedid aux guitares et Albin de la Simone aux claviers.
 
« Fermeture pour rénovation » - Christophe WILLEM- Réalisateurs : Vanessa FILHO - Géraldine GERMANAUD
Photographe, réalisatrice et chanteuse, Vanessa Filho a signé des pochettes pour AaRon, Zaza Fournier et Juliette et mis en images la captation du concert donné par celui qu'on surnomme La Tortue en février 2008 à La Cigale, soit plus de deux heures de pure hystérie (côté public) et de pur bonheur (côté scène, avec notamment Julien Schultheis aux claviers et à la direction musicale, Skye à la guitare et Lauranne aux chœurs, qui fait des étincelles sur le duo Aimer tant). Avec Géraldine Germanaud, Vanessa a également réalisé le documentaire sur la conception du spectacle ; seule, la même Géraldine propose en guise de second bonus In Bed With Christophe Willem, les coulisses d'une tournée extravagante.
 
www.lesvictoires.com
 
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